Defi no shopping - décroissance? simplicité volontaire? ou simplement bon sens?
Publié le 6 Mai 2010
Deux semaines depuis le début de mon défi no shopping. ce n'est pas toujours évident.
par exemple, là, je suis extrêmement intéressée par un nouveau pied pour ma machine et j'attends finalement le 23 pour l'acheter.
De même, je craquerais bien à nouveau sur des tissus dont je vois des photos sublimes.
Niveau bouquins, je tiens, pour l'instant ceux de la bibliothèque me conviennent, mais j'ai aussi récupéré chez ma maman des livres que javais gardés, qu'on m'avait offerts et que je n'avais pas encore lus (en particulier, le seigneur des anneaux, qu'on m'a offert il y a 11 ans!, un geste très particulier de quelqu'un que je n'ai pas revu depuis trop longtemps)
j'aurais bien besoin de racheter des baskets à crapulette, mais pour l'instant, "ça tient encore"...
quand à Chéridoudou, il a été parfait, pas une seule commande ni de livre ni de bidules machins choses, ni pour lui ni pour les zenfants ... youpi! et même les costumes que nous devions acheter mardi, finalement il les a repéré et attend sagement les soldes.
j'ai tout de même "craqué", pour offrir un brin de muguet acheté le 2 mai pour une invitation à l'apéro de dernière minute. et je n'applique pas totalement le précepte tel que le vit tahuata, je n'ai pas supprimé les resto/fastfood.
mes mardi midi avec mon chéri qui bosse à la maison, ok, mais que je n'ai pas à faire les repas pour deux. alors c'est resto. et la semaine prochaine, j'ai un resto/copines super attendu!
mais j'avais envie de partager avec vous mes réflexions, celles qui m'animent régulièrement depuis très longtemps.
depuis quelques années, l'écologie prend une importance parfois outrancière dans les discours politiques, il est de bon ton de dire ne pas "manger de cerises en hiver"
(ça, ça méritait des baffes tellement cette évidence était choquante)
au delà de l'attention toute égoïste que je porte à mon jardin (pourquoi empoisonner l'air et les aliments de mes enfants?), je me pose des questions quand à notre mode de fonctionnement en général.
et on voit poindre des antagonismes entre les tenants du développement durable et les objecteurs de croissance
j'ai vu des reportages sur des décroissants frisant la caricature.
mais je me pose les même questions qu'eux...
doit-on maintenir le développement du PIB et de la consommation comme des facteurs de réussite d'un pays?
a-t-on vraiment besoin de toujours plus pour être heureux? comment gère-t-on notre budget familial? communal? national (oups, je dérive, je dérive...)???
depuis de très nombreuses années je me pose la question des indicateurs de croissance du PIB. pourquoi "toujours plus"? pourquoi? pourquoi "produire autant que l'an dernier" n'est-il pas suffisant?
au niveau individuel, que chacun aspire à mieux, certes, c'est même une évidence, jusqu'à un certain point. au cours d'une vie, on pense "progrès", évolution. Après avoir été à la charge de ses parents, on gagne d'abord des salaires de débutant, puis on profite un peu de salaires un peu plus élevés, on en profite pour s'équiper, consommer, découvrir enfin le bonheur de consommer comme on en a envie (quoique...), puis on veut construire, éventuellement transmettr, gâter ses enfants
et puis la retraite nous fait revenir un niveau de revenu en arrière
et hop, c'est la fin, zou, plus de retraite, plus de vie, plus de consommation ;-)
mais au niveau de la société, cela devrait s'équilibrer non? les jeunes remplacent les moins jeunes, des bébés naissent quand des personnes nous quittent
l'ensemble ne devrait donc pas spécialement avoir besoin de croître davantage d'une année sur l'autre...
alors elle est où la nécessité de tenir une croissance du PIB pour la nation et pour le monde entier??
il est où l'intérêt de faire accroître la consommation des ménages dans leur globalité?
à part nous aliéner? par exemple, je sais que je vais encore paraître culpabilisatrice, mais le biberon versus le sein?qui y gagne vraiment le plus? les fringues de marques? les articles siglés et sous licence? les enfants rois qui se mettent à hurler dans les rayons du supermarché pour obtenir LE truc d'hyperspidermachinman ou de Doralaplouc?
à part faire fructifier les organismes dont l'objectif est de vous faire dépenser de l'argent qu'ils vous auront allègrement prêté à des taux intéressants (pour eux bien sûr) (vert baudet faisait très fort auprès de mes amies, avec des paiements en x fois ... qui facilitent tellement l'acte d'achat, quitte à se retrouver quelques mois plus tard avec des factures lourdes)
j'ai pas envie de ça moi!
certes, le progrès, c'est aussi assurer l'accomplissement des "besoins" nouveaux (par exemple les communications, tel portable et internet),
mais jusqu'où?
jusqu'où pousser les gens à acheter des tee-shirts payés 1€ pièce (et combien au chinois qui le fait? en france, on n'accepterait jamais ce salaire horaire là, j'en sais quelque chose...)
je suis peut être naïve,
mais je me dis que la course à l'échalotte ne nous mènera nulle part.
à toujours vouloir plus, on oublie peut être le plus important
que remplace-t-on par cette consommation effrénée? quel vide tente-t-on de remplir?
consommer et jeter, ça apporte quoi? sinon le sentiment de futilité de l'existence?
je me dis que je suis ce que je consomme
si ce que je consomme mérite d'aller à la poubelle très vite, que vaux-je?
et pourtant, le futile, ça fait du bien aussi parfois. un parfum, un bon bouquin, même un magazien qu'on lit en salle d'attente qui ne vaut rien...
et mes enfants? des atouts pour les fabricants et les commerçants? (moi la première, je tente de gagner ma vie en attirant dans mes rets commerciaux des jeunes mamans, ou des moins jeunes aussi ^-^...)??? des cibles?
par exemple, mes enfants regardent des dessins animés uniquement sur france 5 les zouzous ou sur dvd. pourquoi? pas de pub! pas de tentation trop forte pour eux. je ne veux pas leur infliger la violence de ces messages publicitaires. ils ont sufisamment de frustrations à gérer dans leur apprentissage de la vie en société, en famille, entre frère et soeur
alors pourquoi en rajouter une couche?
contrairement à chéri-doudou je pense que nos enfants ont trop de jouets (25 poupées barbies par exemple, 4 châteaux forts, 5 poupons, 4 poupées en tissu/laine, des dizaines et des dizaines de peluches qu'il a fallu évacuer chez mes beauxparents, de la dinette en plastique par caisse entière)
oh non, nous n'avons pas acheté tout cela
nous avons des amis et de la famille qui peuvent nous permettre de donner une seconde vie à des jeux (portique et toboggan, barbies justement...)
nous avons même récupéré aux monstres une partie d'entre eux (par exemple une voiture barbie, une coiffeuse enfant, un "cuisine" pour le jardin, un kart à pédales, )
ou bien nous nous fournissons sur les brocantes, une petite maison rose idéale pour les playmobiles, 1€, un vélo rose au départ, devenu rouge pour zebulon, 5€, des livres à 50 centimes...., des chateaux forts à 4e, des kits complets d'outils pour bricoler comme papa, 4€
en gros, nous achetons des jouets neufs pour les anniversaires et la grande braderie commerciale du 25 décembre
(et même, au comble de la radinerie, nous avons acheté le cadeau d'anniversaire de matthieu 10 mois en avance, en janvier pour octobre, parce que 50% sur un tracteur à pédales à 90€ ça valait carrément le coup d'après ce qu enous avions repéré depuis plusieurs semaines), ou pour le jardin quand la belle saison débute
Mais même là, je trouve que c'est trop d'un coup.
il n'est pas question de ne pas gâter nos enfants
mais j'ai envie d'autre chose. j'aimerais vraiment réfléchir dès maintenant à comment éviter le surplus de cadeaux à noël. ça me rend de plus en plus malade chaque année. ll va falloir que je gère différemment les "lettres" au père o'nel cette année. (d'ailleurs, celles qui y ont réfléchis et ont trouvé des solutions "consommation raisonnée", je suis preneuse...)
à côté de ça, je vais peut être certainement paraître hypocrite, certains souligneront que nous avons des passeports annuels pour aller chez le géant américain du loisir , que nous mangeons fastfood régulièrement, que nos gamins ont régulièrement de nouveaux livres d'activité/gomettes/dessin, et que nous vivons bien sur le salaire de mon chéridoudou, je cède pour les "effigies des princesses disney" plus facilement que pour d'autres licences que je refuse totalement, même si je sais que "ce n'est pas mieux"...
je suis incapable de me séparer par exemple de mon sentiment de propriété : mes livres, je n'ai pas pu m'en séparer! je garde tout! j'accumule les tissus, les papiers de scrap, le matériel de loisirs crétaifs, les kits et moules en cuisine etc etc
moi, la matérialiste à voir mes étagères et mon intérieur si remplis et chargés
il est peut être plus simple pour moi de ne pas vouloir "trop" consommer que pour une famille vivant avec un smic ...
alors décroissance? simplicité volontaire?
j'espère juste "bon sens"
désolée, encore un article très pompeux et je le sais "donneur de leçon", ce n'est pas mon intention, je veux juste partager mes reflexions, expliquer mon point de vue, je comprends qu'on n'ait pas tous le même